Vous passez par Toulouse, cet été ?
Ne manquez pas d’aller voir l’exposition « Toulouse Renaissance » présentée au musée des Augustins jusqu’au 24 septembre 2018.
L’exposition s’articule autour de cinq grandes parties :
– Une cité riche et puissante : présentation de Toulouse au début du XVIe siècle, dans ses composantes sociologiques et économiques et artistiques.
– Au cœur d’une région en effervescence : cette deuxième section s’attache à la région, dont Toulouse est le centre rayonnant, avec l’évocation de foyers artistiques périphériques majeurs (Albi, Auch, …) pour les années 1510-1530 environ. Nous avons, dans cette section, le privilège de présenter un vitrail de la cathédrale d’Auch, l’un des plus beaux ensembles de la Renaissance française, profitant de sa dépose pour restauration.
– L’affirmation d’un goût nouveau à Toulouse jusque vers 1540 : mise en valeur de l’évocation du mythe de la Palladia Tolosa (ou Toulouse rivalisant avec la savante Athènes romaine) dans ses aspects religieux et civiques.
– L’épanouissement classique à Toulouse entre 1530 et 1560 environ : passage d’une Renaissance de motifs érudits à un art en lien avec l’art royal et la littérature artistique.
– Troubles, exubérance et concorde, entre 1560 et 1620 environ : Toulouse est au centre des troubles politiques et religieux dans les années 1560-1590. En dépit des conflits, on constate une permanence de la création assortie d’exubérances maniéristes.Pour en savoir plus télécharger le communiqué de presse.
Cette exposition fait suite à cette autre, qui évoquait ce moment où l’enluminure devient peinture dans les manuscrits : « Quand la peinture était dans les livres » (Bibliothèque d’étude et du patrimoine de Toulouse, 17 mars 2018 au 16 juin 2018). D’autres expositions sur le même thème, qui relève de recherches effectuées ces dernières décennies, se sont tenues les années passées, à Paris (BnF, 1993-94, Louvre, 2011), Angers (2013-14), Lille (2013-14) et autres lieux.
Celle de Toulouse réunissait un ensemble exceptionnel d’une quarantaine de manuscrits précieux, mais aussi des incunables et des estampes, provenant de plusieurs bibliothèques et musées en France et à l’étranger, produits entre 1460 et 1535 et retraçant l’histoire de la « peinture de livres » à Toulouse entre Moyen Âge et Renaissance.
C’est non seulement un parcours stylistique qui était proposé mais aussi une évocation des conditions de production des livres illustrés dans une période charnière de l’histoire du livre, marquée par le passage du manuscrit enluminé à l’imprimé orné de gravures. En effet, ce ne sont plus des enlumineurs – ces derniers, pourtant si actifs jusqu’aux années 1490, sont en effet rapidement remplacés par les imprimeurs et les graveurs qui s’emparent du marché du livre de liturgie et de dévotion –, mais des peintres qui répondent à Toulouse aux dernières commandes importantes de manuscrits enluminés : les antiphonaires, offerts par l’évêque Philippe de Lévis à sa cathédrale de Mirepoix, aussi somptueux que déjà anachroniques, en sont un extraordinaire exemple.